Érèbe,
"shadows fall over my heart,
i blackout the moon,
i wait for you to come around,
you got me dancing in the dark,
i've closed my eyes,
but i won't sleep tonight."
i blackout the moon,
i wait for you to come around,
you got me dancing in the dark,
i've closed my eyes,
but i won't sleep tonight."
Nom complet |
✒ Age : La trentaine d'apparence, né 1949, soixante et onze ans qui pèse sur l'âme.
✒ Groupe : De prince fortuné d'une île lointaine, il est désormais de ces sombres seigneurs vampiriques, rejeton de la nuit, un maître de poupées, un Oligarque.
✒ Son métier, son statut social : Magnat de la Nocht Korporatsiya, de l'Orient jusqu'en Amérique, les liasses se frictionnent chaque jour d'un nouveau contrat, les affaires se fructifient et dans la nuit, fleurissent les cris.
Concept du personnage |
Vampire Kontakte |
Son histoire |
Mais l'histoire prend ses premières traces dans un SPB sur la fin de ses années 60. La Nevsky est alors envahie de carnes mordorées et de costumes noirs qui déambulent, ivres et euphoriques, comme un long cortège de trognes étrangères, bras dessous, bras dessus. Ils accostent les passants, d'un russe approximatif et finissent par mettre les pieds dans ces clubs nocturnes où se déhanchent la jet-set russe sous des boules à facettes, avec leurs pantalons tailles hautes, leurs pattes d'éléphants, leurs longues bottes blanches vernies. Érèbe n'aimait pas boire. Il se contentait de suivre, sans mots, l'effervescence fougueuse de ses cousins. Héritier de la branche secondaire, on le promettait pourtant, à reprendre la tête du clan, fautes d'héritiers de la branche principale. Prince à la discrétion presque timide, farouche. Il l'avait vu, pourtant, ce soir là.
La féline.
Avec cette longue crinière brune qui venait à fouetter la foule tout autour d'elle, comme révoltée, sous l'emprise fiévreuse d'une drogue quelconque, à libérer ses démons dans le balancement de ses hanches, s'exulter comme une créature faite pour attiser les fantasmes, ce quelque chose d'érotique, lorsque la suie de sa chevelure venait à perler sur sa peau couverte de sueur, cette fièvre dans le regard. Surnaturelle. Ni Reine. Ni Soumise. Une impératrice de la nuit. À qui il voua une adoration quasi-divine.
Elle s'appelait Ksana.
Elle fut sa gloire et sa chute.
Elle fut sa gloire et sa chute.
Une dame pour laquelle, il n'avait pas hésiter à tremper ses mains dans le pourpre. Dans tout ce qu'il y a de plus bas, de dégénérescent et d'obscène. Une tourmenteuse sur mesure. Une femme de haut rang, une reine crépusculaire, dont il était devenu la proie. Abusive et persécutrice, telle une érinye. Une furie venue des grands nords. Une fois. Une seule fois Érèbe avait tenté de tracer son chemin hors de la prise de ses griffes venimeuses. Jusqu'à ce qu'elle le fasse kidnapper et séquestrer, des jours durant. Son souffle alors, était devenu le sien. Son odeur, une obsession. Sa voix, une hantise. Son corps, une damnation.
« Tous les monstres sont fait de chair et de sang, Érèbe. »
Qu'elle lui avait dit. Là. Avant qu'il ne la quitte pour rejoindre le soleil de sa patrie. Là où il fut prince de sa lignée solaire. Mais dans chacun de ces corridors marbrés, c'était son souffle qu'il sentais sur son échine, sa langue contre sa peau, sa poitrine généreuse entre ces larges pattes veineuses, ses doigts effleurant son clitoris gonflé, ses lèvres humides et ses halètements provocateurs dans son cou.
Elle était revenue le chercher, son prince de lumière. Cette maîtresse oligarque qui avait fini par lui arracher la vie. Meurtre passionnel sur l'oreiller. Une vampirisation au goût d'épectase. Celui qu'elle avait fini par rendre à la nature à l'état de bête. Dépendant d'elle dans sa réincarnation funèbre, les faisceaux solaires de sa patrie ne lui appartenait plus, désormais. Il était à sa solde. Comme un cocaïnomane en manque de poudre. Il lui vouait une ire quasi-démoniaque, comme un culte malsain, une effigie à son machiavélisme.
Je l'aime. Je l'aime. Je l'aime tant que je pourrais la crever.
Ce soir là. Elle l'avait emmené à la Cathédrale Smolny, déserte et sous les yeux du christ pantocrator, il l'avait prise. Comme une bête. À même le sol froid de l'église. Le visage abaissé sur les marches de l'autel. Jupe relevée sur les hanches, les bas déchirés, les joues maculées de mascara et de rouges à lèvres, sous le rideau noirâtres de ses cils, ses orbes s'étaient révulsées, tandis que ses poumons peinaient à reprendre leurs souffles, plus qu'une série de sons hachés, abruptes, pénibles, qu'il lui avait arraché à chaque coup de reins. Il n'en avait cure, Érèbe. Il se fichait bien de ses plaintes, de ses cris, de son corps, ses cuisses tremblantes, trempées, martelées de spasmes sous l'orgasme.
C'était sa vengeance, sa haine, son amour, qu'il avait braqué sur son crâne, une fois fini. Ce canon froid, bientôt brûlant, allant cribler le crâne de balles de celle qui l'avait damnée. Sur les marches de l'autel, comme une offrande, son sang, celui de sa Sire, dégoulinant en une bave pâteuse, noircie.
« Tous les monstres sont fait de chair et de sang, Oksana. »